Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dhiques. « On en vint bientôt à une rupture ouverte et la guerre fut déclarée dans les formes, dit Charlevoix[1]. L’empereur[2], soit qu’il craignît toujours quelques trahisons dans Osaka ou qu’il crût qu’il ne lui convenait pas de s’en tenir à une simple défensive, parut le premier en campagne à la tête d’une armée de deux cent mille hommes, composée en partie de chrétiens, dont on voyait dans tous les quartiers les enseignes ornées des noms sacrés de Jésus et de Marie et quelques-unes même de celui du protecteur de l’Espagne… Des cinq généraux qui commandaient sous les ordres du jeune monarque, deux étaient chrétiens. » En effet, Hidéyori avait promis aux Jésuites de leur permettre à nouveau de faire la prédication au Japon s’il remportait la victoire. Par malheur, il ne put réussir et, après sa chute, la haine des Tokougawa contre les chrétiens ne fît qu’augmenter, et l’année même de la mort d’Iéyasou, en 1616, Hidétada renouvela la prohibition du christianisme dans une déclaration aux daïmios dont voici la traduction :

« Est déclarée prohibée la religion chrétienne, déjà prohibée par Shokokou-Sama (Iéyasou) l’an dernier. Toute la nation jusqu’au-dessous de la classe des paysans devra obéir à cet ordre. En ce qui concerne les navires portugais, espagnols et anglais appartenant à cette religion, on devra les renvoyer

  1. Charlevoix, op. cit., t. IV, p. 416.
  2. Hidéyori, fils de Hidéyoshi, nommé Kouampakou après la mort de son père.