Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/176

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« Ils nous dirent quel avait été le but de ce voyage et quel en avait été le succès… Ils étaient entrés dans le port de Wormgau le 14 juin. Le but de leur voyage était en partie de ramener les Japonais qui étaient allés l’année précédente dans la Nouvelle-Espagne, avec le gouverneur Dom Rodrigo. Ils avaient été traités magnifiquement en ce pays-là et il en avait coûté plus de 50 000 réales de huit au roi d’Espagne. On avait envoyé des carosses au-devant d’eux pour les prendre, outre les grands frais qu’on avait faits pour les préparatifs de l’ambassade. Mais nous sûmes que dans les instructions de l’ambassadeur, il n’était point fait de mention de ce qu’il avait dit contre nous… Sa commission était seulement de demander la liberté de visiter tous les ports, afin que les connaissances qu’ils en prendraient pussent servir à faire naviguer avec plus de sûreté les vaisseaux qui vont tous les ans de Manille à la Nouvelle-Espagne, parce que faute de ces connaissances, ils avaient perdu plusieurs navires très richement chargés… En second lieu, l’ambassadeur avait ordre de demander la permission de construire des vaisseaux, parce qu’on trouvait au Japon plus de matériaux et de meilleurs, et plus d’ouvriers. »

Cet ambassadeur de la Nouvelle-Espagne s’appelait Nuno de Sotomayor. Iéyasou lui répondit qu’il admettait la liberté du commerce et il ordonna immédiatement que la liberté des navires venant d’Espagne fût garantie ; par contre, il n’admit pas la propagation du christianisme dont la doctrine était tout