Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/177

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à fait contraire à la religion et à la morale du Japon[1].

En 1611, il y eut encore une autre ambassade espagnole auprès d’Iéyasou : le gouverneur de Manille envoya le capitaine Domingos Francisco avec une suite nombreuse et au prix de très grandes dépenses, afin de négocier l’affaire concernant les Hollandais. L’ambassade espagnole avait, en effet, déplu à la Cour en raison de son faste. Le déploiement de l’étendard de Castille et le son des trompettes avaient offensé l’orgueil japonais. L’ambassadeur avait formulé quatre demandes, à savoir : 1o qu’il fût permis aux Castillans de construire autant de vaisseaux et tels qu’il leur plairait ; 2o qu’il leur fût permis de faire reconnaître par leurs pilotes les côtes et les ports du Japon ; 3o que le shogoun défendit aux Hollandais de trafiquer dans le pays de son obéissance, auquel cas le roi d’Espagne enverrait des navires de guerre au Japon, pour brûler les navires hollandais ; 4o que, lorsque les vaisseaux espagnols viendraient au Japon, ils ne fussent sujets à aucune visite, et pussent vendre leurs marchandises à qui il leur plairait. Ces propositions avaient été remises par écrit. On voulut obliger l’ambassadeur à paraître à l’au-

  1. Le Daï-Nihon-Shôghiô-shi, p. 387 et 388, donne le texte des réponses d’Iéyasou et de Hidétada au gouverneur de la Nouvelle-Espagne, en date de la 17e année de Keïtcho (1612) : Elles ne parlent pas de la construction des navires au Japon et, selon nous, la date donnée est en retard d’un an. Nous ignorons si ces réponses sont authentiques.