Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/178

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dience sans armes et sans apparat. Il se présenta néanmoins devant le palais, bannière déployée et entouré de ses soldats, mais il fut introduit seul. Les réponses qui lui furent faites étaient les suivantes : permission de construire des vaisseaux et dans le lieu qui plairait aux Espagnols ; permission de reconnaître les côtes de l’Empire. Mais nos terres étant ouvertes à tous les étrangers, nul n’en devait être exclu : si les princes respectifs des nations étrangères étaient en guerre, on entendait les laisser vider leurs différends dans leurs pays, et aucune exclusion ne pouvait avoir lieu.

Comme on le voit, Iéyasou suivit une politique consistant à accorder la liberté de commerce à toutes les nations. Si les Espagnols avaient adopté une ligne de conduite moins obstinée, leur commerce aurait certainement fait de rapides progrès au Japon.

Quant aux Portugais, leur ville principale en Extrême-Orient à cette époque était Macao : ils eurent donc de nombreux rapports avec les Japonais. Mais il survint un événement malheureux entre ces deux peuples, que nous résumerons brièvement : Quelques Japonais du royaume d’Arima, en 1608, furent contraints, en s’en retournant au Japon, de relâcher à Macao et d’y passer l’hiver par suite des mauvais temps. Se trouvant en assez grand nombre dans ce port, ils crurent pouvoir y commettre de grandes violences contre les habitants. André Pessoa, homme de tête et de résolution, avait alors la principale autorité dans la ville ; il fut averti un