Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/179

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jour que Portugais et Japonais étaient aux prises. Il y alla aussitôt avec main forte et les Japonais s’étant réfugiés et barricadés dans deux maisons, il commença par faire mettre le feu à la première et tuer tous ceux qui en sortaient ; quant à ceux qui s’étaient réfugiés dans l’autre maison, ils ne durent leur salut qu’en se remettant aux mains de l’évêque de Macao. Peu après, le prince d’Arima alla demander justice pour ses sujets au shogoun. Le gouverneur de Nagasaki chargea tant qu’il put les Portugais et, de son côté, Pessoa partit pour disculper sa nation au sujet de la dite émeute. Le shogoun était très perplexe quand, sur ces entrefaites, Dom Rodrigo d’Urbero, ancien gouverneur général des Philippines, fit naufrage sur les côtes du Japon ; il lui demanda si, en supposant qu’on accordât aux Espagnols un port franc, ils apporteraient au Japon autant de marchandises que les Portugais en avaient apportés. Dom Rodrigo ayant répondu que les Portugais fourniraient le triple de ce que Macao avait envoyé jusque-là, Iéyasou ordonna donc au seigneur d’Arima de s’emparer de tout ce qu’il pourrait rencontrer de Portugais et de lui envoyer surtout la tête de Pessoa. Le seigneur arma toute une petite flotte, attaqua Pessoa qui s’en retournait à Macao, mais il n’eut pas le bonheur de pouvoir s’en emparer, car le feu ayant pris à bord du navire portugais, Pessoa et toute sa suite furent noyés.

Une ambassade portugaise arriva à Kioto le 4 août, apportant deux cents péculs de soie écrue, des draps