Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/185

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ment le yacht Le Brack, qui mouilla à Hirado en juillet 1611. Maurice de Nassau, stathouder de Hollande, fit remettre à Iéyasou la lettre suivante, en même temps que de riches présents : « Trois fois successives j’ai envoyé de mes navires en Chine, pour ouvrir des relations de commerce avec ce royaume, et sur l’un de ces navires j’ai envoyé une ambassade au roi ; mais les Portugais ont offert des présents considérables au roi de la Chine et, mettant en œuvre une infinité de moyens, ils ont empêché l’ambassade. L’ambassadeur est revenu sans avoir rien fait, et sans avoir même obtenu de débarquer. Les Portugais et les Castillans étant mes ennemis, il peut arriver qu’ils agissent de même au Japon, et qu’ils sollicitent Votre Altesse de ne pas permettre aux Hollandais de résider dans ses États, alléguant qu’eux-mêmes et leur commerce avec le Japon datent déjà de loin, que les Hollandais ne sont que d’hier, et que si les Hollandais prennent pied au Japon, le commerce portugais en éprouvera du préjudice ; mais Votre Altesse ne doit accorder nul crédit à ces discours, lesquels sont faux de tous points. La vérité est que les Portugais et les Castillans ont l’ambition de conquérir l’univers, et qu’ils appréhendent la venue de mes vassaux sur les terres de Votre Altesse et la révélation de leurs desseins. À cet effet, ils débitent mille impostures pour discréditer mes sujets. Le temps fera vérifier mes affirmations. À Patane et dans les autres contrées où avaient résidé les Portugais, mes vassaux ont été reçus et traités avec amitié par les indigènes.