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pût faire son choix »[1]. Le président du Conseil répondit que cette demande était raisonnable et qu’elle ne pouvait être refusée.

Le lendemain, Specx et Segerszoom furent reçus par le shogoun. Les présents qu’ils lui apportaient consistaient en « deux pièces de drap cramoisi, deux autres de velours noir et autant de cramoisi, en camelots, en brocard à fleur d’or, en damas, en écharpes, en bouteilles de cristal, en quelques livres de plomb, une arquebuse de huits pieds deux cents pièces d’acier, deux carabines et autant de cornes à poudre, avec cinq dents d’éléphants[2]. » L’ex-shogoun les reçut avec une grande cordialité ; il leur demanda combien les Îles Moluques possédaient de soldats hollandais ; si les Hollandais avaient quelque commerce avec Bornéo ; d’où venait le meilleur camphre et quelle sorte de bois odoriférant croissait en Hollande. Il dit ensuite à Adams qu’il avait fait appeler : « Je vois bien que les Hollandais sont passés maîtres aussi bien dans les manufactures que dans la guerre. »

Quelques jours après, de retour à Edo, Specx et Segerszoom furent reçus par le shogoun Hidétada à qui ils demandèrent faveur et protection. Le 31 août, ils reçurent deux passeports pour leurs vaisseaux ; mais ne reçurent aucune autorisation pour décharger leurs navires et vendre leurs marchandises, sans être

  1. A. Montanus. — Ambassades mémorables de la Compagnie des Indes Orientales, t. VII, p. 1781.
  2. A. Montanus. — Ambassades mémorables de la Compagnie des Indes Orientales, t. VII, p. 1781.