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sit par mes ordres »[1]. Quel était le sujet de cette lettre ? Celle que nous trouvons dans le « Gouaïhan-tsousho » (Traité général relativement aux pays étrangers) par Kondo Shighézo, diffère un peu de date avec celle du Père Carvalho ; ce fut peut-être celle présentée à Iéyasou par Specx. En voici la traduction :

« Maurice de Nassau, roi de Hollande, enverra encore partout des navires de guerre appartenant à l’État ou des navires de commerce. Je salue S. A. Minamoto-no-Iéyasou, souverain du Japon, qui est un homme sans pareil au monde et surtout un homme de guerre remarquable, et je lui souhaite la paix dans son Empire et une vie de plus de mille ans. Je lui adresse mes remerciements écrits pour l’autorisation qu’il a bien voulu donner aux commerçants hollandais de venir dans les ports du Japon et y faire le commerce. Si mon pays était proche du Japon, les Japonais pourraient y venir et seraient bien accueillis. Malheureusement, nous ne pouvons y songer et nous devons chercher un autre moyen d’être reconnaissant pour une aussi grande faveur.

« L’an dernier, quand vous ne connaissiez pas encore la Hollande et que le capitaine Quackernaeck arriva dans un port de votre pays presque mort de faim, vous l’avez bien accueilli, n’écoutant pas les Portugais qui vous disaient que les Hollandais étaient

  1. L. Pagès. — Histoire de la religion chrétienne au Japon, t. II, n° 40, pp. 162-163.