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Ce fut donc vers la fin du XVIe siècle que ce nouvel esprit, né de l’entreprise des Anglais, se développa de plus en plus, et surtout après la défaite de l’Armada espagnol.

Nous croyons utile de faire connaître ici William Adams, le premier Anglais qui vint au Japon et qui rendit beaucoup de services aux shogouns et aux Européens. Une lettre de lui, datée du 22 octobre 1611 nous donne de nombreux renseignements ; en voici des extraits[1] :

« À mes amis et compatriotes.

« Je suis né dans une ville appelée Gillingham, à deux milles anglais de Rochester, et à un mille de Chattam. À l’âge de douze ans, je fus amené à Limehouse, près de Londres et confié comme apprenti au maître Nicolas Diggin ; j’ai servi comme pilote et comme maître dans les vaisseaux de Sa Majesté… En l’année 1598, je fus engagé comme pilote-chef d’une flotte de cinq navires construits par la Compagnie des Indes dont l’amiral était Jacques Maïhor… Au milieu de septembre, nous eûmes des vents du sud, nos hommes furent malades, et nous fûmes obligés d’atterrir au cap Gonsalvès. Nous continuâmes ensuite notre voyage par la côte du Brésil et arrivâmes à une île appelée Annabona où nous dûmes séjourner longtemps par suite des vents con-

  1. Cette lettre se trouve dans « Mémorial of the Empire of Japon in the XVI and XVII centuries », edited by Thomas Rundall. London, 1850 ; pp. 18-32.