Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/201

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traires. Nous pûmes enfin arriver au détroit de Magellan, le 6 avril 1599. Sur la côte du Pérou, en voulant lutter contre le vent, nous perdîmes presque toute notre flotte… Après un arrêt dans l’île Sainte-Marie…, nous nous dirigeâmes vers le Japon. Nous jetâmes l’ancre à une lieue environ d’un endroit appelé Boungo. Beaucoup de bateaux vinrent à nous et n’étant pas en force de leur résister, nous laissâmes monter à notre bord tous les gens qui s’y trouvaient ; ils ne nous firent d’ailleurs aucun mal : nous ne comprenions pas leur langage. Deux ou trois jours après, un Jésuite vint avec d’autres Japonais qui étaient chrétiens : ils nous servirent d’interprètes… Le roi de Boungo nous témoigna une grande amitié. Il nous donna une maison où nous plaçâmes nos malades et nous donna également tous les rafraîchissements qui nous étaient nécessaires… La plupart des malades se rétablirent, sauf trois qui moururent tout de suite et trois autres un peu plus tard. L’empereur ayant entendu parler de nous, envoya de riches galères pour nous chercher et nous conduire à la cour.

« L’endroit était éloigné de Boungo de 80 lieues anglaises. Aussitôt que je fus en sa présence, il me demanda de quelle contrée nous étions. Je répondis à toutes ses questions. Il m’interrogea sur toutes sortes de sujets, principalement sur les questions concernant la paix et la guerre entre les différents pays. Il serait fastidieux de rappeler ici tous ces détails… Pendant quelque temps, je fus mis en pri-