Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/202

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son avec un de nos matelots. L’empereur m’ayant fait appeler à nouveau me demanda la raison d’un voyage si lointain. Je répondis : nous appartenons à un peuple qui cherche l’amitié des autres nations et qui cherche à étendre son commerce, en offrant ses marchandises. Il me demanda ensuite pourquoi les Espagnols et les Portugais étaient en lutte avec nous et il me sembla qu’il fut très content d’entendre les réponses que je lui fis. Puis je fus à nouveau jeté dans une autre prison. J’y restai durant trente-neuf jours, n’ayant plus aucune nouvelle ni de notre navire, ni du capitaine, ni des malades, ni de tout l’équipage. Chaque jour, je m’attendais à mourir, à être crucifié, suivant la coutume du Japon. Pendant ce long emprisonnement, les Jésuites et les Portugais indisposèrent l’Empereur contre moi, en essayant d’établir que nous étions des voleurs et des malfaiteurs… L’Empereur leur fit répondre que n’ayant commis aucun tort ni aucun dommage envers son pays, il ne pouvait nous envoyer à la mort et qu’il n’avait pas à savoir pour quelles raisons les Portugais étaient en dissentiment avec nous. Tandis que j’étais en prison, le navire reçut l’ordre de s’approcher de la ville où se trouvait l’Empereur, ce qui fut fait. Après quarante et un jours d’incarcération, je fus appelé de nouveau devant l’Empereur pour répondre à une foule de questions qu’il serait trop long de rapporter ici. Il me demanda, en terminant, si je serais désireux de retourner au navire voir mes compatriotes.

« Je répondis que j’en serais très heureux et je fus