Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/203

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aussitôt remis en liberté… Quand j’arrivai à bord, tous les yeux pleuraient, car on avait donné à entendre à tous que, depuis longtemps, j’étais exécuté… Nous enlevâmes tout ce qu’il y avait dans le vaisseau, les vêtements, mes instruments et mes livres, en un mot tout ce qui était bon ou mauvais. L’empereur ordonna que tout ce qui nous avait été pris nous fût restitué, mais cela ne fut pas possible parce que tout était disséminé çà et là… Il ordonna alors de nous remettre 50 000 reis pour nous être distribués suivant nos besoins… Au bout de trente jours, notre navire mouilla devant la ville de Sakaï, à deux lieues et demie ou trois lieues de Osaka où se trouvait alors l’empereur. L’empereur demanda que notre navire allât mouiller à la partie la plus à l’est, appelée Kouanto… Par suite des vents contraires, notre voyage fut long, de sorte que l’empereur fut rendu là longtemps avant nous. Nous arrivâmes près de la ville de Edo. Je pris toutes les dispositions nécessaires pour que notre navire fût libre et pour arriver à l’endroit où les Hollandais faisaient leur commerce : tout cela nous coûta beaucoup d’argent. Aussi, trois ou quatre de nos hommes se révoltèrent contre le capitaine et contre moi-même et il en résulta une mutinerie. Chacun voulait commander et avoir une part de l’argent donné par l’empereur… Celui-ci nous donna ensuite deux livres de riz par jour pour notre nourriture… L’empereur me demanda de lui construire un petit navire… Je lui répondis que je n’étais pas charpentier et que je ne pouvais pas. Il