me pria néanmoins d’essayer. Je lui construisis un navire de vingt tonneaux. Il vint alors le voir, le trouva très bien, et j’entrai dès lors tout à fait dans ses bonnes grâces. Il me fit des présents et enfin me gratifia de soixante-dix ducats par an et de deux livres de riz par jour. Je lui donnai ensuite des notions de géométrie et lui enseignai les mathématiques. Les Jésuites et les Portugais étaient étonnés de mes relations si amicales avec l’empereur et me prièrent de les recommander auprès de lui, de sorte que c’est grâce à moi que Sa Majesté leur accorda son amitié : je rendais le bien pour le mal.
« Le 22 octobre 1611.
Comme Adams vient de le démontrer par cette
lettre, son influence fut considérable à la cour du
shogoun. « L’empereur (Iéyasou), écrit Cocks en 1616,
l’estime beaucoup ; il a le droit de le voir et de lui
parler quand il veut » ; et dans une autre lettre,
datée de 1620, il dit également : « Je ne peux que
regretter la perte d’un homme tel que le capitaine
William Adams qui eut l’amitié de deux empereurs
du Japon, ce qui ne s’était jamais vu dans ce pays
pour aucun chrétien »[1].
Arrivé au Japon en 1600, le séjour de William
- ↑ « Notre bon ami le capitaine William Adams, qui était si longtemps avant nous au Japon, quitta ce monde le 16 mai dernier » (1620). Dairy of Richard Cocks, vol. II, appendix, p. 322.