Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/216

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que année, car dans ce temps-là ils avaient la liberté de porter leurs marchandises et de faire sortir celles du Japon, de quelque espèce qu’elles fussent, et la quantité qu’ils en voulaient. Au temps de leur prospérité naissante, ils portaient leurs marchandises dans de grands navires, mais sur le déclin de leur commerce, ils allèrent au Japon avec des galiottes seulement, comme ils les appellent, ou de petits vaisseaux. Ils abordèrent primitivement aux havres de Boungo et de Hirado, ils vinrent ensuite au seul port de Nagasaki. Le gain qu’ils faisaient sur les marchandises d’Europe était de cent pour cent et ils ne gagnaient pas peu sur celles qu’ils tiraient du Japon. On croit que si les Portugais avaient joui de ce commerce seulement vingt ans de plus sur le même pied qu’ils en jouirent pendant quelque temps, ils auraient transporté de si grandes richesses de ce nouvel Ophir à Macao qu’il y aurait eu dans cette ville une aussi grande affluence d’or et d’argent que celle que les écrivains sacrés disent que l’on voyait à Jérusalem au temps de Salomon. Il n’est pas nécessaire que nous entrions dans les particularités de leur commerce ; il nous suffit de dire que les dernières années qu’ils allèrent au Japon, dans le temps du plus grand déclin de leur commerce, savoir en l’année 1536, ils transportèrent de Nagasaki à Macao 2350 caisses d’argent ou 2 350 000 thails, outre 287 Portugais qui étaient à bord de quatre vaisseaux avec leurs familles et leur parentage. En 1637, ils y portèrent des marchandises et