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ment les Hollandais, et quand les nations catholiques essayèrent de résister, elles augmentèrent la haine du gouvernement. « Outre l’intérêt de la religion, dit dom Jean Cevicos en réponse à une lettre de Sotelo, il y en a encore un autre qui nous oblige à ménager l’esprit de l’empereur du Japon, c’est de le porter à renvoyer les Hollandais dont l’établissement dans cette île a déjà fait et fera sans doute dans la suite tout le tort au commerce des Philippines, des Moluques, de toutes les Indes Orientales et à la chrétienté même au Japon. C’est pour cela que le gouverneur des Philippines, à ce que j’ai appris, envoya il y a trois ou quatre ans, par ordre de Sa Majesté, une ambassade solennelle à l’empereur du Japon avec de magnifiques présents ; mais ce prince ne voulut ni voir les ambassadeurs ni écouter leurs propositions »[1]. Aussi en 1616, peu après la mort d’Iéyasou, on limita aux seuls ports de Nagasaki et de Hirado le droit de recevoir et de laisser trafiquer les navires espagnols, portugais et anglais qui, tous, étaient de nations catholiques, et on renouvela cet édit en 1618.

On trouve de nombreux exemples de querelles entre Espagnols et Portugais d’une part et les Hollandais d’autre part. En 1617, le capitaine du navire portugais, Lopo Sarmiento de Carvalho, s’était rendu à la cour de Kioto pour saluer le shogoun. Sa visite avait pour objet de demander pour les Por-

  1. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. II, in fine.