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magnifiques, étaient venus à Mouro, port du Harina. Le rapport de leur arrivée fut envoyé à la cour et les ambassadeurs se rendirent à Nagasaki dans le mois de février. N’y trouvant point la réponse shogounale, il se dirigèrent vers la cour. Haségawa Gonrokou, gouverneur de Nagasaki, qu’ils rencontrèrent en chemin, leur fit prévoir un insuccès complet, si leur ambassade était relative à la religion chrétienne. Ils lui répondirent qu’ils venaient seulement pour établir une convention entre les deux empires, dans l’intérêt du commerce, et pour notifier au shogoun l’avènement au trône des Espagnes de Sa Majesté Philippe IV.

Afin de prévenir toute objection défavorable, le gouverneur des Philippines avait défendu par un édit, sous les peines les plus sévères (la même loi s’étendait à Macao), qu’aucun capitaine se rendant au Japon ne conduisit des religieux en sa compagnie. L’archevêque de Manille, appréciant les raisons du gouverneur, s’était joint à lui pour interdire le passage. Néanmoins on a vu que le zèle des religieux et la sagesse de l’archevêque, après un mûr examen de la part de ce prélat, avaient prévalu sur cette politique plus humaine que religieuse.

La réponse de la cour fut défavorable. L’empereur déclara que l’ambassade n’était point sérieuse, mais qu’elle était une industrie des missionnaires de Luçon, et, qu’en aucun cas, il ne recevrait les ambassadeurs d’un empire où l’on professait une loi fausse et pernicieuse qu’il avait dû prohiber, et dont il