Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/221

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avait exilé les missionnaires. Il ajoutait qu’une première fois il avait accueilli les Espagnols, venant alors sous apparence de commerce ; mais qu’au lieu de procurer aucun avantage à son empire, ils l’avaient souillé de leur religion diabolique.

Les ambassadeurs, éconduits de la sorte, reprirent le chemin de Nagasaki, traités en suspects et éprouvés par mille humiliations. Au port même, ils furent surveillés la nuit et le jour, et obligés bientôt de repartir pour Manille.

L’état des choses n’avait pas changé jusqu’à la révolte d’Amakousa ; enfin par les édits d’Iémitsou, surtout par celui de 1637, l’arrivée des nations catholiques fut rigoureusement prohibée. Quoique immédiatement après ces ordres sévères du shogoun, les gouverneurs eussent l’œil à les faire exécuter à la rigueur et sans délai, les directeurs du commerce des Portugais vinrent à bout avec beaucoup de peine de se maintenir encore dans le pays pendant deux ans, abusés de l’espérance qu’ils avaient de pouvoir obtenir la permission de demeurer dans l’île de Déshima et d’y continuer le commerce qu’il leur était aussi fâcheux d’abandonner que leur propre vie. Les Portugais se trouvèrent à la fin fort trompés ; le shogoun voulut s’en défaire entièrement et sur l’assurance qui lui fut donnée par la Compagnie hollandaise des Indes Orientales, qu’elle aurait soin à l’avenir de fournir au pays toutes les marchandises que les Portugais y apportaient auparavant, le shogoun les déclara, eux les Castillans et tout ce qui