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leur appartenait, ennemis de l’empire, leur défendant très rigoureusement à l’avenir d’apporter au Japon les marchandises de leur pays, telles que les draps, le cuir, la laine, les étoffes et en général tout ce qui venait de leur cru et de leurs manufactures, à la réserve des vins d’Espagne pour l’usage particulier de la cour. Ce fut de cette manière que les Portugais perdirent leur commerce lucratif avec le Japon et furent entièrement chassés du pays avant la fin de l’année 1639.

Le dernier effort des Portugais pour rétablir les relations avec le Japon en 1641 n’eut aucun résultat. Nous allons donc terminer cette histoire des relations commerciales entre les nations catholiques et le Japon par quelques détails sur cette entreprise des Portugais au Japon.

Le shogoun avait fait notifier l’édit de 1639 aux deux vaisseaux portugais de la dite année. Le Sénat de Macao voulut tenter un suprême effort et chargea des ambassadeurs d’aller exposer à la cour de Edo que la cité portugaise n’avait pas participé à l’insurrection qui avait éclaté à Arima et qu’aucun religieux venu de Macao n’avait pénétré dans l’empire depuis plusieurs années. Quatre personnages éminents acceptèrent le périlleux mandat. Ils arrivèrent le 6 juillet 1640 en vue de l’île des Martyrs, au-devant de Nagasaki. Dans leur mémorial en forme de supplique, les ambassadeurs réclamaient le rétablissement du commerce, alléguant de nombreux motifs dans l’intérêt de leur ville et dans celui de l’em-