Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/223

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pereur lui-même. Comme réponse, deux membres du Conseil suprême arrivèrent à Nagasaki avec un nombre de bourreaux égal à celui des européens. Les deux hauts commissaires citèrent devant eux les ambassadeurs et leur demandèrent comment ils avaient osé pénétrer dans l’empire et violer l’édit shogounal. Ils répondirent que l’édit concernait le commerce et alléguèrent le droit national et le droit des nations. Un interprète fut chargé de lire la sentence. Elle était ainsi conçue[1] :


Sentence de l’empereur contre les ambassadeurs et leurs compagnons.


« Les crimes commis par ces hommes, durant un grand nombre d’années, en promulguant la loi chrétienne, contrairement aux décrets de l’empereur, sont très nombreux et infiniment graves : l’année précédente, le même empereur a défendu sous les peines les plus sévères que nul ne fit voile de Macao vers le Japon, et il a décrété, pour le cas où, malgré cette loi, quelque navire enfreindrait la défense, que ce navire serait livré aux flammes, et tous les matelots et passagers sans exception seraient mis à mort. Tous les points ont été prévus, rédigés par articles, et promulgués en due forme.

  1. Léon Pagès. — Histoire de la religion chrétienne au Japon depuis 1598 jusqu’à 1651. Paris, 1900-1901, p. 855-856