Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/230

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les cruautés inouïes et les supplices que plusieurs milliers de leurs frères avaient déjà soufferts et dont ils avaient échappé avec peine, se soulevèrent et se retirèrent dans une vieille forteresse au voisinage de Shimabara, avec une ferme résolution de défendre leur vie jusqu’à l’extrémité. Sur cela, les Hollandais, en qualité d’amis et d’alliés du shogoun, furent priés d’assister les Japonais au siège de cette place et à la destruction entière des chrétiens qui étaient assiégés. Kockebecker, alors directeur de la nation et du commerce à Hirado, ayant reçu sur cela les ordres du shogoun, alla sans délai à bord du seul vaisseau hollandais qui était à l’ancre dans le havre de Hirado (tous les autres vaisseaux avaient mis à la voile le jour précédent, apparemment sur le soupçon qu’on exigerait d’eux le même service de la part de la cour). Dans quinze jours de temps, il fit tirer contre la ville quatre cent vingt-six coups de canon, tant du vaisseau qu’il montait que d’une batterie qu’on avait élevée sur le rivage, garnie de canons des Hollandais. Cette condescendance de leur part et leur conduite durant le siège satisfit entièrement la cour ; et, quoique les assiégés ne parussent pas portés pour cela à se rendre, les canonnades qu’ils avaient essuyées avaient fort diminué leur nombre et ruiné leurs forces. Kockebecker eut enfin la permission de partir avec son vaisseau, après qu’on l’eut obligé de céder six canons pour l’usage des Japonais, outre ceux qui étaient déjà sur le rivage, sans qu’on eût égard que le navire se trou-