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rent six cents hommes. Un vaisseau hollandais arriva, mit du canon à terre et on tira sur leurs retranchements. On leur tua cinq mille sept cent douze hommes. Ils firent ensuite une sortie et après un combat opiniâtre donné le 16 et le 17 avril, ils furent tous vaincus et tués »[1].

Après la révolte d’Amakousa et l’exclusion des autres Européens du Japon, les Hollandais demeurèrent donc seuls à continuer le commerce dans ce pays. Leur comptoir, primitivement installé à Hirado, fut transféré à Déshima en 1641. À cette époque, en effet, le shogoun parut subitement mécontent des bâtiments qu’ils possédaient à Hirado. Sans en parler à qui que ce fût, il envoya un commissaire pour inspecter leurs vaisseaux d’abord, leur comptoir ensuite. « Il n’y eut ni coin, ni recoin dans la maison, depuis la cave jusqu’aux greniers, où il n’allât, et comme les magasins étaient remplis de marchandises, il fallut les étaler toutes à ses yeux[2] ». Son dessein était de voir s’il ne se trouverait point d’ornements d’église ou autre chose servant au culte de la religion chrétienne. Rien de suspect ne fut découvert. Néanmoins le commissaire fit savoir au directeur hollandais que le shogoun avait décidé que l’établissement fût détruit immédiatement. Le direc-

  1. Baron Onno-Swier de Haren. — Recherches historiques sur l’état de la religion chrétienne au Japon relativement à la nation hollandaise, traduit du hollandais. Londres, Paris, 1778, p. 35.
  2. Charlevoix. — Histoire du Japon, p. 347.