Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/233

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teur répondit que lui et tous ses gens étaient parfaitement disposés à obéir et à se soumettre avec une entière résignation à tout ce qui leur serait prescrit de la part du shogoun et qu’il suivrait la ligne de conduite qu’on lui indiquait. Quand tout fut démoli, on signifia aux Hollandais un ordre absolu de sortir de Hirado et de se transporter dans l’île de Déshima où quelques années auparavant ils avaient vu avec une maligne joie renfermer les Portugais. « Déshima, dit Kaempfer, n’est pas loin de Nagasaki, il a été élevé par art dans la mer qui est, aux environs, pleine de rochers et de sable et a peu de fond. On compte ordinairement que la surface de l’île est égale à celle d’un stade ayant 600 pieds de longueur et 240 de largeur »[1].

Quand la compagnie hollandaise vint s’établir dans cette île, les directeurs reçurent les ordres suivants, signés des cinq principaux conseillers shogounaux :

« Vous ne permettrez à aucun Japonais ni à aucun vaisseau de la même nation de faire voile pour d’autres pays.

« Vous mettrez à mort tous ceux que vous aurez surpris dans ce dessein, en arrêtant le vaisseau, les marchandises et les matelots.

« Punissez corporellement tout Japonais qui viendra des pays étrangers pour s’en retourner dans le sien.

  1. Kaempfer, op. cit., t. II, p. 187.