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gneurs territoriaux envers les religieux : les uns agirent par simple superstition, les autres pour faire développer les relations commerciales avec les Portugais.

Mais ce qui contribua par-dessus tout au développement commercial fut la politique anti-bouddhique de Nobounaga. Les moines bouddhiques possédaient à cette époque leur fief, comme en Occident : leur chef était en réalité un véritable seigneur féodal entouré d’une garde armée. Comme les seigneurs et les chevaliers se disputaient les uns contre les autres, les bonzes fomentaient très souvent des insurrections dans le but d’augmenter leur fief et les partisans de leurs sectes. À l’époque de Nobounaga, l’insurrection d’Ikkoshiou fut des plus meurtrières de la part des bonzes ; c’est pourquoi ce personnage, qui devenait le maître des États féodaux, trouvant que les bonzes devenaient un obstacle à sa politique, se retourna du côté des Pères Jésuites et encouragea leur prédication du christianisme.

Nobounaga avait réussi en partie, puisque le christianisme avait fait de grands progrès en peu de temps ; mais les religieux qui avaient de plus en plus augmenté leur influence devinrent encore plus odieux que les bonzes à Nobounaga, qui, dans ses dernières années, résolut de les combattre. « La célèbre ambassade de trois princes chrétiens japonais au pape Grégoire XIII est peut-être l’hommage le plus flatteur que le Saint-Siège ait jamais reçu. Tout ce grand pays, où il faut aujourd’hui abjurer l’Évangile et où les seuls Hollandais sont reçus à