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sons l’histoire primitive du peuple japonais. Nous devons ajouter qu’un grand nombre de faits rapportés par ces deux ouvrages ne peuvent être acceptés comme vrais qu’avec les plus grandes réserves, attendu que les auteurs ont dû manquer des documents nécessaires à l’époque relativement tardive où ils ont rédigé leurs œuvres et que, d’un autre côté, ils ont dû souvent, pour y suppléer, faire appel à toutes sortes de légendes et de traditions populaires, ce qui explique les contradictions et les invraisemblances qui entourent les origines japonaises.

Suivant ces ouvrages, la fondation de l’Empire du Soleil-Levant par Jimmou remonte à l’an 660 avant Jésus-Christ et c’est cette date qui fixe l’an I de l’ère japonaise. Fait remarquable et unique dans l’histoire, depuis cette époque si reculée le pouvoir resta toujours à la même dynastie dont le chef est considéré comme le paterfamilias de la nation nipponne.

Dès le début de notre histoire, le Japon fut directement gouverné par le Tennô (Mikado) et cela dura jusqu’à la création du Shogounat héréditaire par Yoritomo, en 1192. Sous cette première forme de gouvernement, le pouvoir central se constitue de plus en plus à partir du règne de Soushin (97-30 av. J.-C). En l’an 200 après Jésus-Christ, battue par les Japonais dirigés par l’impératrice Jingô, la Corée, divisée alors en plusieurs petits États, consent à nous payer un certain tribut annuel. Dès lors les communications avec la Chine augmentent d’année en année et la civilisation de l’Empire du Milieu pénètre chez