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nous. En 645, la réforme de Taïkoua opère un grand changement dans nos institutions sociales et politiques : elle importe au Japon presque tout ce qui régissait alors la Chine. La centralisation se complète, les règles se multiplient tant dans le droit public que dans le droit privé ; la réforme se complète encore sous les empereurs Temmou (673-686) et Mommou (697-707) ainsi que sous l’impératrice Ghensho (708-723). Toutes les organisations politiques et sociales firent de grands progrès, mais cependant la réforme, qui avait été trop soudaine, ne donna pas les résultats qu’on en attendait.

C’est aussi vers cette époque que les grands de la cour étendent leur pouvoir. Les Foujiwara croissent, grâce surtout au grand mérite de Kamatari qui achève la réforme de Taïkoua avec le prince Nakano-Oé, plus tard empereur Tentchi ; toutes les impératrices, à partir de cette époque, sont les filles des Foujiwara qui peuvent, de cette façon, étendre leur pouvoir à la cour. Cet état de choses atteignit son apogée sous Yoshifousa qui s’empara du pouvoir politique, à titre de régent, sous l’empereur Seïwa (869-872) et sous Mototsouné, régent des empereurs Yozeï, Kôkô et Ouda (de 877 à 890). À partir de 968, les Foujiwara ne font qu’imiter la politique inaugurée par leurs ancêtres en se faisant toujours nommer régents des empereurs, jusqu’en 1066.

Maîtres du pouvoir politique central, les Foujiwara s’appuyèrent sur les chevaliers terriens pour protéger leur situation et assurer leur sûreté personnelle ;