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bulle[1] du pape Grégoire XIII (1585). Néanmoins cette rivalité n’eut pas une grande influence sur la haine des dictateurs contre le christianisme, car il ne s’agissait là que de conflits intérieurs d’une même Église. Il en fut de même pour les rivalités entre commerçants portugais et espagnols.

Quant aux rivalités entre Portugais et Espagnols d’une part, et les Hollandais d’autre part, ce fut tout différent, car les deux nations étaient adversaires non seulement au point de vue religieux, mais également au point de vue politique. Nous avons vu que les Espagnols essayèrent toujours d’empêcher l’arrivée des Hollandais dans notre pays et, d’un autre côté, que les Hollandais tentèrent de sortir victorieux de la lutte en attaquant les religieux envoyés par le gouvernement espagnol, et que finalement ce furent eux, les Hollandais, qui remportèrent le dessus.

Les shogouns, en effet, n’abandonnaient pas la question religieuse ; il la regardaient, au contraire, comme une très grave affaire. Hidétada, par exemple, à ce que raconte un manuscrit japonais, envoya en Espagne[2] son vassal Kaï Han-émon pour y apprendre la doctrine de la religion chrétienne.

  1. Le texte de cette bulle se trouve dans l’Histoire du Japon par Charlevoix, t. III, p. 436 et suiv. Clément VIII la renouvela en 1600 (Charlevoix, t. IV, p. 222), mais Paul V reconnut la liberté de la prédication au Japon pour tous les ordres, en 1608 (L. Pagès. Histoire de la religion chrétienne au Japon, t. II, annexe XV).
  2. Il doit s’agir des Philippines ou de la Nouvelle-Espagne.