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ces chevaliers, dont le pouvoir grandissait tous les jours, parvinrent enfin, vers l’an 1000, à constituer un véritable élément politique. Par leurs excès de pouvoir et leur administration trop despotique, les Foujiwara arrivèrent à provoquer le mécontentement de ceux-ci, d’où de nombreuses révoltes que dominèrent enfin les familles de Heiké (Taïra) et de Ghenji (Minamoto). Kiyomori, de la famille des Taïra, gouverna l’empire en qualité de premier ministre de la Cour, de 1167 à 1180 ; mais il commit tant d’abus de pouvoir qu’il s’ensuivit un mécontentement très marqué ; après sa mort et le combat décisif de Yashima en 1185, Yoritomo arriva au pouvoir, assurant ainsi la prépondérance du parti des Minamoto. Il s’appliqua à ne pas tomber dans les fautes de son prédécesseur et gouverna sagement sous les ordres de l’empereur d’abord, puis à partir de 1192 en qualité de shogoun. Ce mot de shogoun qui n’était jusque-là qu’un titre conféré à certains généraux, prit avec lui la signification de suzerain des seigneurs féodaux. Il organisa la féodalité qui avait déjà germé et établit à Kamakoura ce gouvernement féodal que nous appelons Bakoufou. Et c’est ce Bakoufou de Kamakoura qui dès lors commande aux seigneurs féodaux, qui édicté toutes les lois publiques et privées et l’empereur, lui, ne possède plus qu’une puissance toute nominale.

La maison de Yoritomo ne se maintint cependant pas longtemps au pouvoir ; les Hojo gouvernèrent à titre de régents du shogoun de 1223 à 1333, année où