Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cardinaux et quantité de personnes de la première confédération, ne cessèrent de pleurer et de sangloter pendant toute l’audience : le Pape lui-même eut bien de la peine à se contenir pour leur dire un mot de consolation ; il les releva, les baisa au front, les embrassa plusieurs fois, les baigna de ses larmes, et leur témoigna une tendresse dont l’impression devait leur rester toute la vie.

On les conduisit ensuite sur une estrade qu’on avait dressée exprès, et où ils demeurèrent debout, tandis que le secrétaire du Consistoire lut tout haut les lettres qu’ils avaient apportées, et que le Père de Mesquita avait traduites en italien.


Lettre du Seigneur de Boungo
À celui qui doit être adoré et qui tient la place du Roi du Ciel, le grand et très saint Pape.

« Plein de confiance en la grâce du Dieu suprême et Tout-Puissant, j’écris à Votre Sainteté, avec toute la soumission possible. Le Seigneur, qui gouverne le Ciel et la Terre, qui tient sous son Empire le soleil et toute la milice céleste, a fait luire sa clarté sur moi, qui étais plongé dans l’ignorance, et enseveli dans de profondes ténèbres. Il y a plus de trente-quatre ans que ce maître Souverain de la Nature, déployant tous les trésors de sa miséricorde en faveur des habitants de ces contrées, y envoya les Pères de