Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/258

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la Compagnie de Jésus, qui ont semé le grain de la parole divine dans ces royaumes du Japon, et il a plu à sa bonté infinie d’en faire tomber une partie dans mon cœur : grâce singulière, dont je me crois redevable, Très-Saint Père de tous les fidèles, aussi bien que de plusieurs autres, aux prières et aux mérites de Votre Sainteté. Si les guerres que j’ai à soutenir, ma vieillesse et mes infirmités ne m’avaient retenu, j’aurais été moi-même visiter les Saints Lieux que vous habitez, et vous rendre en personne l’obéissance que je vous dois ; j’aurais dévotement baisé les pieds de Votre Sainteté, je les aurais mis sur ma tête, et je vous aurais supplié de faire de votre main sacrée l’auguste signe de la croix sur mon cœur. Contraint, par les raisons que j’ai dites, de me priver d’une si douce consolation, j’avais eu dessein d’envoyer à ma place Jérôme, fils du roi de Hiuga, et mon petit-fils ; mais comme il était trop éloigné de ma cour, et que le Père visiteur ne pouvait différer son départ, je lui ai substitué Mancio, son cousin germain, et mon petit neveu. J’aurai une obligation infinie à Votre Sainteté, qui tient sur la terre la place de Dieu même, si elle continue de répandre ses faveurs sur moi, sur tous les chrétiens et sur cette petite portion du troupeau, qui est commis à ses soins. J’ai reçu des mains du Père visiteur le reliquaire, dont Votre Sainteté m’a honoré, et je l’ai mis sur ma tête avec beaucoup de respect. Je n’ai point d’expressions pour vous exprimer la reconnaissance dont je me sens pénétré pour un don