Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/29

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vaient la perdre, en lui faisant porter les yeux sur ces affaires extérieures appelées sans doute, pensait-il, à lui ouvrir de nouveaux et larges horizons. Mais sa mort, survenue en 1598, arrêta ses plans et fut un coup fatal pour la maison de Toyotomi. Il y avait alors un personnage déjà considérable, ayant joué un rôle important parmi les conseillers de Toyotomi : c’était Tokougawa Iéyasou.

La suprématie qu’il rêvait d’avoir sur les seigneurs féodaux, jointe à la crainte et à la jalousie, donna naissance à une guerre civile qui se termina par la bataille de Sékigahara. Cette victoire de Iéyasou affaiblit la puissance de Hidéyori, successeur de Hidéyoshi. En 1600, Iéyasou exerça le pouvoir réel et trois ans après, il reçut de l’empereur le titre de shogoun qui resta dans sa famille jusqu’à la fameuse restauration impériale de 1868. Ce ne fut néanmoins qu’à partir de 1615 qu’il devint le maître incontesté du Japon, après la destruction du château d’Osaka et la mort de Hidéyori. Mais Iéyasou avait, dès 1605, abdiqué en faveur de son fils Hidétada ; suivant en cela une vieille coutume assez générale au Japon, il n’en conserva pas moins le pouvoir, intervenant dans le gouvernement à titre d’ex-shogoun et ce ne fut qu’à la mort de son père que Hidétada fut réellement le maître. Iéyasou fut non seulement un habile général, mais aussi et surtout un éminent homme d’État qui mériterait une étude toute particulière et qui sera sans doute un jour rangé au nombre des grands politiques du monde par l’Europe