Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/30

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elle-même, quand elle sera à même de connaître à fond et de juger l’œuvre qu’il accomplit. Résumons-la en quelques lignes. Il améliora le système féodal, fixa les droits et les obligations des daïmios et rendit une loi sur leurs successions ; il publia des règlements touchant les samouraïs, établit des lois publiques et privées pour le peuple, régla le gouvernement central qu’il installa à Edo et le gouvernement territorial dans les provinces relevant directement du shogoun.

Le troisième shogoun de cette famille fut Iémitsou, connu principalement comme ayant, à l’intérieur, achevé l’organisation de la féodalité commencée par son grand-père, et comme ayant été celui qui prohiba définitivement le christianisme, qui ne devait plus rentrer au Japon qu’après la chute de cette maison shogounale. Les institutions établies par Iéyasou et ses descendants demeurèrent stables jusqu’au grand mouvement impérialiste, qui réunit entre les mains même du souverain véritable le pouvoir dont il s’était déchargé depuis si longtemps entre celles des shogouns, et qui fut le point de départ pour l’empire du Soleil-Levant d’une ère toute nouvelle. C’est en 1868 qu’eut lieu cette restauration mikadonale dont tous les Japonais sont fiers à bien juste titre aujourd’hui et, depuis trente ans, ce pays, qui avait cru devoir se fermer, s’isoler complètement du reste du monde sous les Tokougawa, à la grande surprise, à l’admiration de l’Occident auquel il s’ouvre enfin, monte au rang d’une puissance de premier ordre.

Qu’il nous soit permis, en terminant ce rapide