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propre au Japon et par le sentiment chevaleresque né sous la féodalité, et le premier devoir qu’elle indique, celui du respect que tous les sujets doivent à leur souverain, devint inébranlable. Les shogouns, eux-mêmes, respectaient l’empereur et le bonze Tchogen, dans une lettre qu’il adressait à Yoritomo, s’étant servi du mot souverain pour le désigner, Yoritomo, lui ordonna de ne pas abuser de ce titre qui ne devait être employé que pour qualifier l’empereur.

Quant aux Hojo, ils ne gouvernèrent qu’à titre de régents du shogoun. Après la mort de Masako, veuve de Yoritomo, qui appartenait à la famille des Hojo, ceux-ci choisirent le shogoun parmi les nobles de la cour, appelés Koujo, puis ce choix ayant excité la jalousie des autres nobles, ils décidèrent de le prendre parmi les princes impériaux. Ce simple fait démontre que les Hojo cherchaient à maintenir leur pouvoir politique en s’appuyant sur le sentiment national de fidélité envers la maison impériale. Cette maison impériale, bien dégénérée après la guerre d’Ohjin, fut sensiblement réorganisée par Nobounaga et Hidéyoshi. Rappelons enfin qu’à côté de différentes causes politiques et sociales, une autre cause de la chute des Hojo, des Ashikaga et des Tokougawa fut précisément cet accroissement de sentiment national, de vénération et de respect pour la personne de l’empereur et que tous les grands hommes qui illustrèrent le Japon durent, bon gré mal gré, pour arriver à la popularité, s’appuyer sur ce sentiment national ; qu’in-