Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/33

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versement, ceux qui méconnurent ce sentiment se heurtèrent toujours à une opposition en quelque sorte systématique de la part du peuple.

Nous pouvons donc soutenir qu’en droit l’empereur fut toujours le souverain du Japon et le shogoun, le régent muni des pleins pouvoirs de ce souverain, pleins pouvoirs qu’il était obligé, à son arrivée au shogounat, d’aller solliciter du mikado qui résidait à Kioto. Cette particularité dans notre gouvernement d’alors devait, cela se conçoit facilement, induire dans une longue et persistante erreur les Européens, surtout les missionnaires, arrivés au moment où le pouvoir impérial était en pleine décadence, qui n’ont cessé de voir dans le mikado un chef purement spirituel et dans le shogoun un monarque, un chef temporel, si l’on peut s’exprimer ainsi, et c’est sous le joug de cette fausse croyance qu’ils ont presque toujours désigné ce dernier sous les noms d’empereur, de roi ou de souverain.