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Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/46

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Ce récit démontre que Pinto n’a jamais prétendu avoir été le premier Européen arrivé au Japon, ni être débarqué dans ce pays en 1642. On se perd en conjectures pour établir cette date de 1642, et certains auteurs, parmi lesquels le Père de Charlevoix[1], essaient de concilier les choses en soutenant que le Japon fut découvert, en même temps, en deux endroits différents, par deux groupes distincts d’Européens :

« Ce fut l’année de Jésus-Christ 1542, deux mille deux cents deux ans après la fondation de la monarchie japonaise par Syn-Mu, sous le règne du cent-sixième daïri ou empereur héréditaire et sous le gouvernement souverain du vingt-troisième Cubo-Sama, que de purs hasards firent connaître les îles du Japon aux Européens.

« Ce qu’il y a de singulier dans cet événement, c’est que deux accidents assez semblables obligèrent deux navires, l’un chinois et l’autre portugais, d’aborder à ces îles, la même année, à peu près dans le même temps et sans que l’un eût connaissance de l’autre ; en sorte que les Portugais, qui étaient sur tous les deux, se crurent également en droit de s’attribuer l’honneur de la première découverte de ce grand et fameux archipel, et que par le peu de soin


    fidèlement traduits du portugais en français par le sieur Bernard Figuier. Paris. 1628. Chap. CXXXII, p. 628-633.

  1. Père de Charlevoix. — Histoire du Japon. Paris, 1754, t. II, p. 3 et suiv.