Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/51

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Dans une troisième opinion enfin, on soutient que c’est en 1543 qu’il faut placer la date de l’arrivée des premiers européens. Dans le Teppoh-ki (Histoire de l’arme à feu) publié dans la période Keïtcho, sur l’ordre du seigneur de Tanégashima, par le bonze de Satsouma, appelé Daï-riou-ji Bounshi, on lit le passage suivant : « Le 25e jour du 8e mois de la 12e année de Temboun (23 septembre 1543) un grand navire aborda sur la côte de Nishi-moura de Tanégashima. On ne sait point d’où il venait. Il contenait une centaine de personnes formant l’équipage dont l’aspect semblait singulier et qui, tous, parlaient un langage inintelligible. L’un d’eux, nommé Go-ho, savait écrire. Oribé-no-jo, chef de Nishi-moura, alla le visiter et apprit de lui, après un échange d’écriture fait sur des lames de sabres, qu’ils étaient des commerçants appartenant aux nations « Seïnamban » (barbares du Sud-Ouest, c’est-à-dire Portugais). Oribé-no-jo lui indiqua par écrit de se rendre au port d’Akaoghi se trouvant à treize ri de là, où résidait le seigneur de l’île et où se trouvait une nombreuse population… Le 27e jour du même mois, ce navire entra dans le port d’Akaoghi. Le seigneur de l’île, Tanégashima Tokitaka, prit des informations détaillées sur les étrangers, par l’intermédiaire du bonze Tchoushuza qui se servait des caractères chinois. Les deux chefs commerçants, Moura-Shoukousha et Kirishita-Mota étaient porteurs d’armes à feu et les premiers en montrèrent l’emploi aux Japonais. »