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C’est également cette date de 1543 qu’admet Gouaïhan-Tsousho de Kondo.

Nous avons ainsi trouvé, d’après les sources japonaises, trois opinions distinctes et deux au moins en ce qui concerne les sources européennes. Quelle est celle qui doit prévaloir ? C’est cette question que nous allons essayer de résoudre à présent, bien que ce soit, nous ne l’ignorons pas, une tentative un peu hardie.

Première hypothèse. — L’arrivée des Européens à Jingouji-oura, dans la province de Boungo, peut-elle être acceptée comme vraie ? Nous avons fait une citation du Otomo-ki dans laquelle il est rapporté qu’en l’année 1541 un navire de Taï-Ming arriva en cet endroit avec deux cent quatre-vingts personnes d’équipage. On comprend que le mot Taï-Ming[1] a ici pour signification « les pays étrangers » de même qu’il signifie « Rome » dans un autre passage de l’ouvrage où il s’agit d’une ambassade envoyée près du pape. On remarque aussi que le Yogakou-nempio prétend qu’un navire portugais arriva à Jingouji-oura pendant une tempête. Mais là commencent nos observations. Si, en effet, le mauvais temps et la tempête sévissaient, il semble douteux que le navire ait été se réfugier à Jingouji-oura, puisque Jingouji-oura se trouve situé sur la côte nord-est de Kiou-Siou. Il paraît plus raisonnable de supposer qu’avant d’arri-

  1. Taï-Ming. littér. : La Chine (dénomination de la dynastie régnante de cette époque).