Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/53

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ver à ce port, on aurait dû trouver des navires étrangers sur les côtes des provinces de Satsouma, d’Osoumi ou des îles de Tanégashima, de Yakoushima et autres qui sont le chemin pour se rendre vers les côtes de la province de Boungo.

Les auteurs du Kokoushigan (Éléments de l’histoire du Japon) soutiennent qu’un navire de commerce portugais vint d’abord à Tanégashima poussé par la tempête, qu’il alla ensuite au port de Kagoshima et de là à Boungo. Les auteurs de cet ouvrage, les professeurs Shighéno, Koumé et Hoshino jouissent au Japon d’une très grande réputation et leur opinion peut donner beaucoup d’autorité à cette question historique. Cependant le Kokoushigan n’est pas une œuvre d’érudition, mais un ouvrage publié à la hâte, comme l’explique sa préface ; il ne nous donne pas la source où a été puisé un fait d’une aussi grave importance et jusqu’à ce qu’il nous soit prouvé qu’il repose sur des bases irréfutables, il nous est permis de ne pas plus l’admettre que nous n’admettons l’opinion de l’Otomo-ki. Cependant, en ce qui concerne la lecture très serrée de ce dernier ouvrage, si l’on peut comprendre que le navire qui aborda à Jingouji-oura appartenait aux Chinois qui depuis longtemps avaient des relations avec les Japonais, qu’il avait à son bord quelques Portugais qui faisaient le commerce sur les côtes sud de la Chine et qu’il n’était pas venu sur les côtes de Boungo dans le but unique de trafiquer, l’arrivée des Portugais peut ainsi, à la rigueur, s’expliquer.