Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/54

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Deuxième hypothèse. — Nous acceptons donc pour le moment que quelques Portugais vinrent à Jingouji-oura, en 1541, à bord d’un navire chinois et que ce fut la première arrivée des Européens au Japon. Nous admettons également le même fait rapporté par le Ohnan-kenshi-ko, bien qu’il le place une année après ; mais comment conciliera-t-on la différence de date, soutenue d’une part par Galvao, Couto et par Bounshi d’une autre part ? Antonio Galvao, en effet, nommé gouverneur des Moluques par Nuno da Cunha vers 1538, y resta jusqu’en 1545 et Diego de Couto, parti à quatorze ans pour les Indes, fut nommé plus tard, par Philippe II, historiographe des États de l’Inde, à Goa où il mourut en 1616. Si l’on peut accorder notre confiance à ces deux écrivains, on peut également la donner à Daî-riou-ji Bounshi qui écrivit le Teppoh-ki sur l’ordre du seigneur de Tanégashima, fils de Tokitaka, parce que cet auteur était tout spécialement documenté par le seigneur lui-même pour pouvoir composer l’histoire de sa famille et parce que l’époque où il vivait était peu éloignée du règne de Tokitaka. Mais, nouvelle difficulté, si l’on s’en rapporte à cet ouvrage, comment concilier le récit donné par les écrivains contemporains ? On remarquera entre les uns et les autres beaucoup de ressemblances, notamment entre le nom de l’endroit où les Européens jetèrent l’ancre et ceux des personnages du navire : c’est Tanégashima dont il est toujours question ; c’est aussi, d’après Galvao, Antonio da Motta, Francisco Zeimoto et