Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/55

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Antonio Peixota, et d’après Bounshi, Moura-Shoukousha (qui peut être une mauvaise prononciation de Francisco) et Kirishita-Mota. C’est pourquoi nous admettons que des Portugais arrivèrent à Tanégashima, et qu’au point de vue de la date, nous préférons prendre celle de 1542 pour cette bonne raison que les anciens historiens japonais n’attachaient pas d’ordinaire une très grande importance à la date d’un fait et que, d’un autre côté, celle de 1542 a été soutenue par les deux historiens très estimés des Indes Orientales.

Troisième hypothèse. — Les Portugais, venus au Japon en 1542, arrivèrent-ils tous ensemble ou formèrent-ils deux groupes distincts ? En d’autres termes, doit-on admettre l’hypothèse du Père de Charlevoix ? On ne peut accorder beaucoup de crédit au mémoire de Mendez Pinto, qui renferme beaucoup trop d’aventures de voyages, mais nous ne soutiendrons pas néanmoins que tout son récit n’est qu’une longue suite de fables et de mensonges. Il contient des choses très justes au point de vue géographique et historique, et il est fort probable qu’il alla au Japon avec ses compagnons. Ce qui paraît le plus extraordinaire, c’est la date qu’il donne de son arrivée dans son pays. Il dit, en effet, avoir débarqué à Tanégashima en 1545. Or cette date ne peut pas être exacte puisque nous savons, d’une part, qu’avant Pinto l’arme à feu était inconnue au Japon et que, d’une autre part, les Portugais avaient importé cet article dès 1542. Il faut donc supposer, avec Charlevoix, que