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Le 24 juin, François Xavier s’embarquait avec ses deux compagnons, les trois Japonais et quelques chrétiens qui devaient lui servir de catéchistes.


    lit et me traita bien, se proposant de m’emmener et de me remettre au Père Maître François, de qui il était grand ami. À ce qu′il me raconta de la vie et des œuvres de Maître François, il me vint un grand désir de le voir. Cheminant donc, nous arrivâmes à Malacca et comme, durant la traversée, Georges Alvarez m′avait appris ce que c’est que d’être chrétien, je me sentais déjà quelque peu disposé à accepter le baptême et, ce désir allant croissant de jour en jour, je me serais vite fait chrétien, dès cette première venue à Malacca, si le vicaire de cette ville m’eût baptisé. Il me demanda qui j’étais et dans quelle condition je vivais. Je lui rendis compte et lui dis que j’étais marié et que j’avais à retourner à ma maison ! Sur quoi, il me refusa le baptême, disant que je ne pouvais revenir à ma condition de marié avec une femme païenne. Quand donc arriva la mousson pour le Japon, je m’embarquai sur un vaisseau qui allait en Chine. Parvenu là, je profiterais, le temps favorable venu, d’un vaisseau qui irait au Japon.

    « Partis de Chine, voie du Japon, nous n’étions guère qu’à vingt lieues de la côte de mon pays et nous la voyions quand nous fûmes assaillis d′une violente tempête… Me trouvant ainsi ramené en Chine, je rencontrais le Portugais Alonzo Vaz qui, le premier, m’avait encouragé, dans mon pays, à venir à Malacca… Le conseil me parut bon. En arrivant à Malacca, j’y rencontrai d’abord Georges Alvarez qui s’empressa de me conduire au Père Maître François… Le Père bientôt m’ordonna de me rendre au collège de Saint-Paul. Étant dans ce collège et m’y instruisant dans la foi, je reçus le baptême au mois de mai de ladite année (1548) le jour de la Pentecôte, dans la cathédrale et par les mains du seigneur évêque, et le même jour fut aussi baptisé un mien serviteur que j′avais amené du Japon. Il est ici, comme moi. » (Lettre de Paul de Sainte-Foi à saint Ignace, datée de Goa le 29 novembre 1545).

    Deux domestiques qui accompagnaient Angero furent