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composa pour la femme du seigneur de Satsouma un Exposé de la foi des chrétiens que Paul traduisit en japonais et, toujours avec ce dernier, travailla à la rédaction de la Platica[1]. Les loisirs qui pouvaient leur rester étaient employés par Xavier, Côme de Torrez et Jean Fernandez à l′étude de la langue japonaise.

Dès le premier entretien[2] qu’il eut avec Xavier, le seigneur de Satsouma lui recommanda de garder soigneusement les écrits et les livres qui contenaient la doctrine du christianisme, « car si votre loi est véritable, disait-il, les démons se déchaîneront contre elle, et vous devez tout craindre de leur rage ». Il accorda ensuite la permission que lui demandait le Père, de prêcher la foi chrétienne dans les terres de son obéissance et il fit même, quelques jours après, expédier des lettres patentes en vertu desquelles tous ses sujets pouvaient se faire chrétiens quand il leur plairait.

  1. « Ce traité du Bienheureux Père François fut le premier catéchisme du Japon et l′on s’en servit jusqu′à l’arrivée du Père Belchior Nunez qui en fit paraître un plus complet : on appela Nijugo cagio, à cause de ses vingt-cinq chapitres ou instructions. Celui-ci dura jusqu’à la venue du Père Cabrai, en 1570. Nous avions alors des frères japonais ou d’autres séculiers fort instruits des doctrines des sectes ; on fit donc, avec leur aide, un catéchisme de la doctrine chrétienne, accompagné de la réfutation des principales erreurs des sectes japonaises. C’est le livre dont on se sert aujourd’hui. » (Jos.-Mar-Cross. — Saint François Xavier. Paris, 1900, t. II, p. 52).
  2. Le 29 septembre 1549.