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Avec eux resta pour les instruire Paul de Sainte-Foi, notre compagnon et notre compatriote. »

Ce qui est certain, c’est que Xavier et ses compagnons travaillèrent énergiquement tant qu’ils purent rester dans la ville de Kagoshima. « À Cangoxima, dît le Père Frois[1], où ils jetèrent les premières semences de la foi, ils eurent beaucoup à souffrir, faute surtout de pouvoir se faire entendre. Le Frère Juan Fernandez avait cependant appris quelque chose de la langue, sur le chemin de Malacca au Japon, en parlant avec les Japonais. La plus grande partie du jour, ils l’employaient à se mettre, comme ils pouvaient, en communication avec les habitants et la nuit ils donnaient beaucoup de temps à la prière et à l′étude de la langue. Le Père Maître François et le Frère Juan Fernandez, dès qu’ils surent quelque peu de la langue (algua cousinha), dépensèrent le jour, avec Paul, à répondre à des questions et à résoudre des difficultés. »

Au mois d’août 1550, un navire portugais qui ne venait pas directement de l’Inde[2] et qui n’y devait

  1. Le Père Frois, op. cit., dans sa préface adressée au Père général Aquaviva, laisse bien entrevoir la valeur de ses récits : « Je suis, dit-il, dans la Compagnie, depuis quarante ans. J′y entrai, en effet, avant que le Père Maître François ne vint au Japon. J’ai eu dans les mains, pendant quatorze ou quinze ans, les lettres qui allaient de ce pays à Rome ; je suis au Japon depuis vingt-quatre ans (1563) et j’ai eu grande communication avec tous les Pères et Frères qui vinrent ici les premiers. »
  2. « Les biographes de François, pour n’avoir pas assez considéré ce fait, ont mêlé, ce nous semble, à leurs récits,