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qui, après bien des hésitations, fut acceptée. L’acte d’autorisation émane donc bien du règne de Yoshinaga et dès lors il nous faut conclure qu’il ne fut remis aux Pères qu’un an après le départ de Xavier de Yamagoutchi et par conséquent que Xavier n’eut qu’une autorisation verbale de la donation du monastère[1].

Dans une lettre de 1552, Xavier nous dit qu’il ne resta pas longtemps à Yamagoutchi : « Tandis que j’étais à Ayamangoutchi, avec Cosme de Torrès et Juan Fernandez, le roi de Bungo, qui est des plus puissants du Japon, me pria par lettre d’aller à lui[2] ; un vaisseau portugais avait abordé à un de

  1. Voici la version latine de l’acte : « Dux Regni de Zuo, Regni Nangati, Regni Bugen, Regni Bungi, Regni Iuami, Regni Bungi, Regni Bichiyi, concessit Day i. magnum elogie i. aditum cœli patribus Occidentis qui venerunt ad declarandum legem faciendi sanctos iuxta ipsorum voluntatem ad finem vsq. mundi, is est locus positus intra Amangutium magnam urbem, cum previlegiis ut nemo possit occidi nec apprehendi in illo. Atque ut sit testatum meis successione. Regni de Teybum, anno 21 ipsius octavi mensis vigesimo octavo die. » La suscription est la suivante : Dux Daidigni boyat : Forma sigilli. Il est à remarquer que le seigneur de Yamagoutchi considère, dans son autorisation, Xavier et ses compagnons comme des religieux bonzes et leur religion comme une secte du bouddhisme.
  2. Le seigneur de Boungo, Otomo Yoshishighé, connaissait déjà, par le bruit public, la science et la sainteté de Xavier. Il le savait en grand crédit auprès du gouvernement de l’Inde et il désirait pour les intérêts du commerce, entrer en relations amicales avec le Portugal. Pour ces raisons, il écrivit lui-même