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ses ports et, à cette occasion, il désirait me faire certaines communications. Aussitôt et pour savoir quelles seraient les dispositions de ce roi à l’égard de la foi chrétienne et pour voir les Portugais, je me rendis à Bungo, laissant à Ayamangoutchi Cosme de Torrès et Juan Fernandez. Le Roi me reçut très bien et j’eus grande joie de m’entretenir avec les Portugais. »

Au sujet du départ de Yamagoutchi, nous trouvons encore de précieux renseignements dans Bouhours[1] : « Xavier songeait depuis peu à s’en retourner aux Indes, pour choisir lui-même des ouvriers tels qu’en demandait le Japon et son dessein était d’y revenir par la Chine, dont la conversion lui tenait déjà fort au cœur. Car en traitant tous les jours avec les marchands chinois qui étaient à Yamagoutchi, il avait compris qu’une nation si polie et si sensée deviendrait aisément chrétienne et d’ailleurs on lui

    à Xavier une lettre qui est ainsi conçue : « Ce que j’ai ouï dire de vous dans ces derniers temps m’a donné grand désir de vous voir et de m’entretenir avec vous personnellement ; mais, jusqu’à présent, occasion ne s’était pas offerte à moi de contenter mon désir. Or, voici que je suis informé par les Portugais que Votre Révérence se détermine à venir en ce mien royaume, chose qui me fait grand plaisir, et je suis tout à l’émotion que me cause l’espérance de votre prochaine arrivée. Ce que j’aurais encore à dire, je le réserve pour le jour de notre entrevue. Le duc de Boungo. Signé : Yoshishighé. » (Cross, op. cit., t. II, p. 152).

  1. Bouhours, op. cit., t. II, pp. 58 et suiv.