Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faisait espérer que, dès que la Chine serait convertie, le Japon se convertirait.

« Cependant un navire portugais, commandé par Édouard de Gama, arriva au royaume de Bungo et on eut nouvelle à Yamagoutchi que ce navire qui venait des Indes en devait reprendre le chemin dans un mois ou deux. Xavier, pour savoir au vrai ce qui en était, envoya Mathieu sur les lieux : c’était l’un de ces Japonais chrétiens qui raccompagnaient ; il le chargea d’une lettre adressée au capitaine et aux marchands du vaisseau. Xavier les priait de lui mander qui ils étaient, d’où ils venaient et s’ils partiraient bientôt ; il leur disait ensuite qu’étant obligé de repasser dans les Indes, il les irait joindre, au cas qu’ils s’en retournassent ; enfin il les conjurait de donner un peu moins de temps aux affaires de leur négoce pour songera celles de leur salut et leur déclarait que toutes les soies de la Chine, quelque profit qu’elles leur apportassent, ne valaient pas le moindre gain spirituel qu’ils pouvaient faire en examinant leur conscience tous les jours.

« Le navire était au port de Hizen, à une lieue de Founaï, capitale de la province de Bungo. Les Portugais furent ravis d’apprendre des nouvelles du Père Xavier : ils lui mandèrent des leurs et l’avertirent que, dans un mois au plus tard, ils feraient voile vers la Chine où ils avaient laissé trois vaisseaux chargés pour les Indes, qui partiraient au mois de janvier.

« Mathieu revint en cinq jours et, outre qu’il apporta au Père François des lettres du capitaine