Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/88

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quel était son but ; Ourgan répondit qu’il était venu pour propager sa religion. Nobounaga, ne pouvant se prononcer tout de suite sur cet objet, fit reconduire Ourgan à son hôtel. Après son départ, il réunit les gens de sa cour afin de voir s’il serait possible d’admettre la prédication du christianisme. Un grand savant, nommé Bounkioïn, émit l’opinion suivante : « Il représente mal et ne semble guère être un personnage susceptible de pouvoir enseigner une nouvelle religion. D’un autre côté, il existe déjà au Japon trois religions, le shintoïsme, le confucianisme et le bouddhisme et cela parait suffisant. Je serais donc d’avis qu’on le renvoie dans son pays. »

« Mais Nobounaga ne partagea pas cet avis. Il rappela que le bouddhisme était également une religion étrangère et qu’on ne pouvait pas parler du bien ou du mal d’une religion avant de la connaître. En conséquence, il ordonna à Soughénoya Kouémon de faire don à Ourgan d’un terrain de quatre hectares situé à Shijo, près de Kioto, sur lequel il pourrait construire une église qui s’appellerait Eïrokou-ji. Comme il n’était pas dans les coutumes de donner à un temple le nom de l’ère japonaise — exception faite pour le temple Enriakou-ji qui fut construit à Hiéïzanla septième année de Enriakou (788 ap. J.-C.) par Saïtchô et qui est considéré comme temple protecteur du palais impérial — l’empereur, sur la plainte des bouddhistes de ce temple, ordonna à Nobounaga de changer le nom de la nouvelle église. Il le changea donc en celui de Namban-ji (temple des