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barbares du Sud) le mot de Namban étant le terme sous lequel étaient désignés les Portugais et les Espagnols. Peu après, il fit encore un don de 500 kouans à l’église chrétienne et autorisa le Père à faire venir de son pays d’autres missionnaires pour propager le christianisme. »

Voici maintenant le texte de l’autorisation que donna Nobounaga au Père Frois :

« Je permets au Père Louis Frois de faire sa résidence dans la ville de Méaco et d’y prescher librement sa foy. Je défends à toutes personnes de rien attenter sur son Église ou sur sa maison. Je l’exempte et je l’affranchis de toutes les charges de la rue où il demeure. Je luy permets encore de s’établir dans tel de mes Royaumes qui luy plaira, sans qu’il puisse être troublé dans ses fonctions. Que si quelqu’un est assez hardy pour luy faire du déplaisir, qu’il sçache qu’il sentira les effets de ma justice et sera puni comme un rebelle.

« Pour le Père de la Chrétienté, en l’Église qu’on appelle de la vraye doctrine »[1].

Azoutchi devint bientôt l’un des principaux sièges pour la propagation de la religion chrétienne. Un séminaire y fut créé et les suzerains s’empressèrent d’y envoyer leurs fils ou leurs sujets pour y être instruits. « Vis-à-vis du palais du prince, dit Charlevoix[2], le lac sur le bord duquel nous avons vu

  1. J. Crasse. — Histoire de l′église du Japon. Paris, 1689, t. I, p. 301.
  2. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. III, p. 82.