Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/90

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que la ville d’Anzuquiama était construite, avançait dans les terres, et formait une baie qui séparait une partie de la ville de la montagne où était le palais ; l’empereur avait ordonné qu’on la comblât et cela s’était fait en vingt jours. On ne dit point à quoi il destinait ce terrain ; ce qui est certain, c’est que le Père Gnecchi lui ayant proposé d’y bâtir un séminaire pour y élever de jeunes gentilshommes sous ses yeux il y consentit d’abord ; il joignit même à cet emplacement celui de deux maisons voisines qu’il fit abattre… Nous avons vu que les missionnaires avaient déjà une maison et une église dans cette ville ; mais il y a bien de l’apparence que ce premier établissement était peu de chose. Quoi qu’il en soit, on avait depuis peu élevé à Méaco une très belle maison qui était destinée au même usage ; Ucondono et quelques autres seigneurs chrétiens furent d’avis qu’on la transportât tout entière à Anzuquiama, et les bâtiments japonais ont cette commodité qu’on les monte et démonte comme on veut. Ucondono donna quinze cents hommes pour le transport ; plusieurs chrétiens s’y joignirent d’eux-mêmes ; personne ne voulut recevoir aucun salaire de son travail et, en peu de jours, la maison fut sur pied. Elle était fort grande et elle ne déparait point la place où elle était. Nobunanga en fut surpris et en témoigna beaucoup de joie. Il exhorta les Pères à lui rendre de fréquentes visites, ajoutant avec une extrême bonté que rien ne contribuerait davantage à les accréditer dans tout l’empire. En effet, le christianisme fît en très peu