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de temps des progrès étonnants, surtout parmi la haute noblesse. »

Cependant Mori Téroumoto, l′un des plus grands seigneurs de l′époque, marchait sur Kioto à la tête d’une nombreuse armée. Il avait pris les armes pour défendre Ashikaga Yoshiaki qu’avait détrôné Nobounaga et comptait de puissants alliés, tels que Araki Mourashighé et Takayama Oukon. Nobounaga songea aussitôt à comprimer cette révolte afin que la paix qu’il venait d’établir dans l’Empire et qui n’était qu’à peine achevée ne fût pas troublée. Ayant appris que Takayama, l’un des principaux coalisés, était un chrétien fervent, il s’adressa aux missionnaires catholiques : « J’ai entendu dire que le christianisme prêchait la justice ; or Takayama, votre néophyte, devrait posséder ce sentiment de justice. Tâchez donc de le faire changer de conduite et je vous serai favorable ; dans le cas contraire, je me verrai contraint de vous chasser du Japon. »

On le voit, Nobounaga, intéressé à la soumission de Takayama, attaquait indirectement les missionnaires en même temps que le christianisme. Il commençait à trouver que les Pères avaient trop de partisans et qu’ils s’immisçaient dans la politique générale ; son but, d’ailleurs, avait été d’empêcher le bouddhisme de prendre une trop grande extension ; le christianisme devenant, à son tour, une religion qui se propageait avec, trop de rapidité, il songea, vers 1581, à détruire le temple de Namban-ji. Nobounaga commença à regretter d’avoir autorisé