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l′introduction du christianisme. Il rassembla les gens de sa suite et leur dit : « — La conduite de ces missionnaires qui conseillent au peuple de se joindre à eux ne me plaît pas. Je suppose qu’ils nourrissent le projet de s’emparer de tout le pays. Que pensez-vous de l′idée que j’ai de faire démolir le temple de Namban-ji ? » À cette question Mayéda Tokouzen-in répliqua : « — Il est maintenant trop tard pour démolir le temple de Namban-ji. Essayer aujourd’hui d’arrêter la puissance de cette religion serait aussi insensé que d’essayer d’arrêter le courant de l’océan. Tous les nobles, grands et petits, y ont adhéré. Si vous essayez d’exterminer le christianisme, il est à craindre que de grands troubles n’en résultent, même parmi vos partisans. C’est pourquoi je suis d’avis que vous devez abandonner l’idée de détruire le temple de Namban-ji[1]. » Nobounaga, en songeant avec quelle rapidité cette nouvelle religion s’était enracinée au Japon, regretta de lui avoir été si favorable. Il n’eut néanmoins le temps de prendre aucune décision pour l’empêcher de prospérer davantage, car peu après il était assassiné par son propre général Aketchi Mitsouhidé.

Nous venons de voir quelle politique Nobounaga avait suivie pendant son règne. Il est bon de se demander à présent quelle idée se faisait ce grand homme de la religion chrétienne. Nous l’avons dit, au commencement de ce chapitre, il avait surtout

  1. Ibouki Mogousa, p. 13.